SAKINA, Royê Mi – Songs from Kurdistan, ARC Music
Sakîna a 30.000 fans sur Facebook : la communauté kurde, désormais éparpillée aux quatre coins du monde, la connaît et l’apprécie – on parle de ses disques jusqu’en Nouvelle-Zélande…
Sakîna était une «activiste culturelle» kurde quand elle vivait en Turquie : dans les années 90, à l’époque où la langue kurde était interdite par le gouvernement, elle était membre du Centre culturel mésopotamien, association d’artistes kurdes basée à Istanbul, mais active dans tout le pays, dont les membres étaient régulièrement réprimés ou censurés, et dont certains payèrent même de leur vie leur militantisme pro-kurde. Sakîna organisait des concerts non autorisés, jusqu’au jour où elle fut contrainte à l’exil, elle aussi.
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Elle se replia sur l’Arménie, la Syrie, et le kurdistan irakien, avant de s’installer à Vienne, où elle vit aujourd’hui, et qui lui sert de base pour les nombreux concerts qu’elle donne en Autriche et en Allemagne, où vit une importante communauté turque – et kurde notamment.
Ce disque est une suite de ballades mélancoliques, qui raconte la souffrance du peuple kurde. Le titre d’ouverture, «Bêrîtan» parle d’une de ses amies, guerillera kurde morte au combat, et la chanson «Sema» d’une autre de ses amies, journaliste qui s’est immolée par le feu en protestation à la répression qui s’abattait sur le peuple kurde… D’autres chansons sont des cris de détresse de mères qui ont perdu un fils lors d’une attaque armée, ou qui s’inquiètent pour une fille guerrillera … la propre mère de Sakîna, autrefois?….: l’artiste ne le précise pas…
Heureusement, quelques chansons d’amour, traditionnelles, viennent apporter une note légère, en nous parlant de jeunes filles belles comme le jour, de jardins et de fleurs…