REDI HASA & MARIA MAZZOTTA, Ura, Finisterre/Puglia Sounds (Italie)
Voilà un disque très séduisant, plein de sensibilité et d’authenticité : Maria Mazzotta à la voix, Redi Hasa au violoncelle, restituent des chants traditionnels du Sud-Est de l’Italie, mais aussi de tous les pays et régions qui lui font face, et dont l’Italie accueille les migrants, depuis des siècles : Albanie, Roumanie, Bulgarie, Montenegro, Thrace… A chaque fois, Maria chante dans la langue de la région ou du pays concerné, et à l’écoute du disque, apparaît, comme une évidence, la parenté musicale de toute cette zone, que l’on appelle les Balkans, et dont les musiques n’ont cessé de naviguer et de se promener, grâce précisément aux voyages et migrations de leurs peuples.
[youtube https://www.youtube.com/watch?v=xLQzBVxRx9w]
«Le ciel et la terre savent se parler. Il suffit de les observer attentivement. Quand le ciel du haut et la terre du bas, en s’effleurant décident d’être de nouveau ensemble, on est tout proche d’un nouveau tour de manège» ;
«Ma douce, ton regard m’enivre comme si j’avais bu du vin. Toi, qui es mon seul trésor, si tu savais comme j’ai perdu la tête quand l’amour m’a foudroyé. Ma douce, tu es mon soleil ardent, et je voudrais me jeter dans ton feu, pour être près de toi toute ma vie» ;
«Tous les Rom, mon père, vont sacrifier leur mouton, mais moi, pauvre tambourin, je ne serai pas de la fête…» :
Les paroles de ces chansons, la plupart traditionnelles, donnent le ton de l’album. A l’écoute, le disque est déjà convaincant. Mais en regardant les images sur le clip de présentation de l’album, l’on voit que Maria Mazzotta est totalement possédée par son chant, devenu douloureux parfois, comme souvent autour de la Méditerranée.
Le grand Ludovico Einaudi, compositeur formé au classique, apporte sa caution à ce projet plein de sensibilité, qu’il commente dans le livret : «La maîtrise vocale et instrumentale est parfaite. Les chansons sont mélodieusement et rythmiquement très élaborées. Elles sont magnifiées par une symbiose parfaite…». Face à ce vibrant éloge d’un maître en musique, qu’ajouter de plus ?…