KAMILYA JUBRAN & SARAH MURCIA, Habka (Abalone)
Nous retrouvons la chanteuse palestinienne Kamilya Jubran, aux côtés de la contrebassiste Sarah Murcia, et accompagnées aussi d’un trio à cordes composé d’un violoncelle, d’un violon et d’un alto, dans un genre auquel reste attaché le public arabe : celui de la poésie chantée. Sur des poèmes de Salman Masalha, de Hassan Najmi et de Paul Chaoui, Kamylia laisse s’exprimer sa mélancolie et sa douleur. Et à l’entendre, il nous semble entendre toute la douleur du peuple palestinien, comme si, bien qu’installée en Europe à présent, l’artiste continuait à vivre de l’intérieur la tragédie qui le frappe. Comme si son rôle à elle, artiste, était précisément d’exprimer, non pas en actes de violence ou en discours politiques, toute la douleur de son peuple, dont elle est ainsi, en quelque sorte, le porte-parole. Nous le savons, et elle aussi : les armes des artistes peuvent être plus puissantes que celles des militaires. Un jour peut-être, l’espoir…?