OUM, «Soul of Morocco», MDC/Distrib. Harmonia Mundi
Une étoile est née au ciel du Maghreb ! Cela faisait des années que nous attendions une grande artiste féminine en provenance de l’Algérie, de la Tunisie, ou du Maroc, et c’est du Maroc que nous arrive un vrai diamant, tout neuf et tout brillant, à mille facettes aux reflets inattendus – et non une simple rose des sables !
Près de 15 ans après l’irruption de Natacha Atlas sur la scène musicale arabe, Oum débarque, imposant d’emblée un style, une personnalité, une individualité – marques des grands artistes. Car si Natacha Atlas fut la première à insuffler avec succès un souffle frais et neuf sur la chanson arabe, parce que, vivant en Europe, elle avait inventivement mêlé Orient et Occident dans ses créations, , restant dans la droite lignée d’un Abdel Wahab chantant des tangos en arabe, si cette voie s’est ensuite poursuivie avec des voix telles que Souad Massi, qui mêlait folk, rock, et dialecte algérien, et d’autres ici et là, avec Oum, c’est encore une étape supplémentaire qui est franchie.
Car Oum ne chante pas nécessairement de la musique marocaine, ou maghrébine, mais, comme d’autres avant elles telles Sophia Charaï ou Mamya, prend un plaisir fou à chanter du jazz dans son dialecte marocain, et toutes sortes d’airs, de rythmes ou de mélodies – venues du Brésil, des Caraïbes, d’Inde ou même de son Sahara familial – qui lui passent par la tête.
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Le Maroc est étonnamment moderne par certains côtés, et cette modernité s’exprime enfin en musique. Il y avait eu le «mouvement de libération des femmes» dans les années 70, avec ce disque Oum signe la consécration du «mouvement de libération de la chanson au Maghreb», région qui était restée moins touchée par les expériences de métissage extrême des musiques que des pays comme le Liban ou la Turquie par exemple.
Oum a emprunté insolemment son nom à «l’astre de l’Orient» que fut Oum Kalthoum, en ne doutant de rien ! Elle a aussi, humblement, mis ses pas dans ceux de ses grand-mères, aïeules, et de toutes les femmes qui, dans les soirées villageoises au Maroc et ailleurs au Sahara ou au Maghreb, chantent des chants qu’elle honore ici et veut faire vivre, non pas comme des trésors oubliés, mais comme des trésors vivants.
Accompagnée magnifiquement d’artistes formidables tels que le saxophoniste Alain Debiossat, le guitariste guyanais Patrick Marie-Magdeleine, le contrebassiste cubain Damian Nueva-Cortes, ou le hautboïste Jean-Luc Fillon, Oum, que le public marocain connaît par deux albums précédents, fait ici une entrée fracassante sur la scène musicale internationale. Ecoutez seulement «Taragalte»… Infos sur ses prochains concerts sur Facebook…
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