MARYLÈNE INGREMEAU & KHALID KOUHEN, Sillage (Oui-Dire)
Nous avons été charmée par ce disque d’un duo qui nous était totalement inconnu : la française Marylène Ingremeau au chant, en duo avec le poly-instrumentiste marocain Khalid Kouhen, explorent ensemble une vaste palette de chants, de langues, de rythmes, et d’univers géographiques, pour nous proposer un voyage autour du monde, en musique, tout à fait délicieux !
La voix de Marylène, claire et limpide, se balade de l’Italie à l’Inde, de la Renaissance au Moyen-Orient, et comme nous ne connaissons pas toutes les langues du monde, nous ne savons dans quelles langues se chantent les titres « Oïbir », « Tumi aponjon » ou « Batum », et c’est tant mieux ! Comme nous parlons l’arabe nous avons pu néanmoins identifier « Nami nami », berceuse traditionnelle du Moyen-Orient(« Nami nami ya zrira… » – Dors Dors ô ma petite…).
Mais nul besoin de connaître les langues de ces chants ou d’en comprendre les paroles, et nous nous laissons emporter ici par le balafon de Khalid Kouhen, là par un rythme tout indien de tabla, là encore par un rythme très Renaissance d’un chant – sarde ? balkanique ? – qui semble remonter aux temps des troubadours, et ici par un chant où revient le célèbre « Aman Aman » ottomano-balkanico-arabo-maghrébin, dans une langue qui est peut-être du berbère, peut-être autre chose…
La magie opère, car chacun dans son registre – voix et percussions – nos deux artistes excellent. Car si Marylène s’est promenée dans les traditions chantées du monde, Khalid s’est frotté à des percussionnistes indiens, brésiliens et caribéens.
Nous saluons bien haut ce disque enchanteur, et ce nouveau duo, qui trouverait tout à fait sa place dans maints festivals, d’été ou d’hiver – à commencer par le bien-nommé festival « Au Fil des Voix »…