YASMINE HAMDANE, Kwaidanrecords/Distrib. Idol/Differ-ant
Parmi tous les pays du Moyen-Orient et du Maghreb, le Liban et la Turquie sont les deux pays où la modernité musicale est la plus avancée – et notre rubrique MUZZIKA! vous parle de temps en temps de productions remarquables venues d’Istanbul ou de Beyrouth, encore injustement méconnues en Europe et trop peu programmées dans les festivals et concerts…
Nous avons eu un coup de coeur pour ce premier album solo de la Libanaise Yasmine Hamdan, connue des jeunes Libanais branchés comme membre du groupe d’électropop Soapkills, qu’elle avait fondé en 1998 avec Zeid Hamdan. Connue aussi des jeunes Français branchés – car Yasmine vit à Paris depuis 2002 – pour son album “Arabology”, réalisé en duo avec le compositeur de musique électronique Mirwais Ahmadzaï et sorti en 2009 (chez Universal Music). Les deux groupes – Soapkills et Y.A.S. – restant toujours abondamment écoutés et commentés sur youtube, en plusieurs langues car l’électro s’écoute partout…
Pour ce premier album en solo, Yasmine a travaillé avec Marc Collin, producteur de l’album mais surtout co-auteur, avec ses claviers et ses synthétiseurs qui font plus qu’habiller les compositions de Yasmine (qui est auteur-compositeur): qui les transfigurent.
[youtube https://www.youtube.com/watch?v=KKDuClO9vuw]
C’est de l’électropop minimaliste qui nous est proposée ici, et nous aimons beaucoup! Yasmine nous propose ses propres compositions, mais aussi, elle détourne des chansons anciennes pour se les réapproprier – non sans humour. Elle chante en arabe, et dans “Beirut”, au lieu de vanter les beautés du lieu comme nombre d’exilés, elle nous rappelle, faisant rimer les mots en arabe: “Beirut, Ma fi amal ma fi aamal” (Beyrouth, il n’y a pas d’espoir, il n’y a pas de travail”) ou encore “Beirut, Mahlaha wou mahla zamanha”(Beyrouth, qu’elle est belle, et comme son passé était beau)…
Dans “Samar” elle s’amuse à chanter avec l’accent et sur des mélodies inspirées du Golfe persique (où elle a vécu, petite fille, avec ses parents qui avaient fui la guerre du Liban) et cela donne les “gamar” pour “lune” et “noudjoum” pour étoiles, avec une voix haut perchée comme les chanteuses indiennes et sur des mélodies influencées par l’Inde comme les musiques du Golfe depuis l’immigration indo-pakistanaise!
Sur youtube, le teaser de l’album est kitchissime, l’Orient exotique étant ici littéralement mis à distance. Car Yasmine Hamdane n’est pas uniquement libanaise: c’est une jeune artiste d’aujourd’hui, qui appartient à une culture mondialisée: celle des nouvelles musiques électroniques qui font danser les jeunes dans les boîtes de nuit branchées, de Vladivostock à Sidney en passant par…Beyrouth et Paris… Un disque à faire découvrir à vos ados et jeunes adultes, qui adoreront!
http://yasminehamdan.com
www.kwaidanrecords.net