ITALIE : Quand les fanfares animaient les villages du pays

BANDE ITALIANE, Network Medien (Allemagne)/Distrib. fHarmonia Mundi

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Les «bande» (banda au singulier) désignent les fanfares en Italie, formations essentiellement composées de cuivres et de percussions, qui animaient la vie des petites villes et des villages autrefois, et jusque dans un passé très récent : dans les années 50 encore, en France, nombre de villages possédaient encore leur fanfare.

Ces fanfares étaient de véritables «écoles de musique» gratuites, qui permettaient aux garçons (les fanfares étaient majoritairement masculines jadis, et même aujourd’hui) de se former à la musique et de pratiquer un instrument, et elles ont suscité bien des vocations musicales – dont ce disque est témoin.

Tombées en désuétude dans l’après-guerre un peu partout en Europe, avec le développement du disque vinyl et l’exode rural accéléré, les fanfares connaissent un renouveau depuis quelques années, sans doute parce que leur musique joyeuse et entraînante est l’un des meilleurs antidotes à la prétendue «crise» que l’Occident est censé vivre depuis le choc pétrolier de 1973, et la morosité qu’il a installée dans nombre d’esprits… à moins que ce ne soit le confort bourgeois et le «stress au travail» qui aient miné la joie de vivre et la bonne humeur de nombre d’Européens… ?

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Saluons donc la parution de ce disque, qui nous présente quelques-unes des  meilleures fanfares italiennes, et que vous mettrez les jours où vous vous réveillez grincheux ! La Banda Ionica, Opa Cupa, la Banda Olifante, la BandAdriatica et la Municipale Balcanica vous donneront envie de vous lever pour danser, au son de mélodies et de rythmes venus non seulement d’Italie mais aussi des Balkans, d’Albanie, et même de Roumanie … : car les fanfares sont aussi l’une des expressions musicales privilégiées des roms et tsiganes d’Europe de l’Est, qui affluent en Italie depuis la chute du bloc soviétique…

Nous avons par exemple été époustouflés par la performance vocale des Italiennes Irene Lungo (du groupe Opa Cupa») ou Maria Mazzota (de la BandAdriatica), qui ont dû être rom dans une vie antérieure, tant leur chant rauque pourrait être celui de chanteuses roumaines ! Et l’influence des Balkans ou de l’Europe de l’Est est clairement revendiquée par la plupart des groupes, depuis les titres des compositions («Klezmex» par la Banda Olifante) jusqu’aux noms des groupes, comme la Municipale Balcanica ou «Opa Cupa», qui est un cri musical lancé dans les fêtes roms !

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