ITALIE: GIOVANNI MIRABASSI, « Adelante! »

GIOVANNI MIRABASSI, Adelante! (Discograph)

Giovanni Mirabassi est l’une des révélations récentes du jazz international. Ce pianiste italien basé en France depuis 1992 a d’abord commencé à jouer dans les bars (notamment le café Saint-Jean à Montmartre) et à exercer toutes sortes de métier – assureur, veilleur de nuit, “vendeur de trousseaux de mariage” (!), interprète, etc. – avant de devenir un artiste de jazz reconnu par la critique et le public comme un très très grand pianiste – Victoires du jazz en 2002 pour son album “Avanti” et “Meilleur disque de l’année  2003” pour “Air” – et il parcourt aujourd’hui les scènes internationales: il se produit à Tokyo comme à Varsovie, et à Paris dans la prestigieuse salle Pleyel…

“On choisit de faire une carrière, et il faut beaucoup de volonté pour y arriver, une sorte d’entêtement aveugle, et je pourrais même dire que c’est une maladie, ou plus exactement une thérapie”, confiait-il à pianobleu.com dans une interview. Pour notre plus grand bonheur, Giovanni a réussi. Offrez-vous une heure de bonheur avec cet album, “Adelante!”, où la douceur du toucher de piano de l’artiste vous apaisera l’âme.

L’artiste veut pourtant vous secouer, mais en douceur. Son album s’ouvre par “L’Internationale”, oh mais dans une version si soft, si douce, et les titres s’enchaînent: “Hasta Siempre”, “The partisan”, “A luta continua”, “Le déserteur”, Graine d’ananar”, “Le temps du muguet”, “Le chant des canuts”, “Le temps des cerises”… On l’aura compris: Giovanni Mirabassi est un militant, mais un militant qui ne veut pas utiliser la violence ou l’agressivité pour faire entendre sa voix et protester, mais la douceur. Et c’est au nom de la douceur, de la sérénité, de la paix, au nom du muguet, des cerises, et de toutes les fleurs du monde que l’on admire seulement quand on est heureux, au nom de la musique dont on pourrait dire la même chose, c’est au nom du bonheur de vivre qui est le premier droit de l’homme et le plus oublié peut-être, c’est au nom de ce bonheur que Giovanni Mirabassi sait si bien capturer et nous restituer en notes, que l’artiste chante ces chants qui tous rêvent d’un monde meilleur.

“Che Guevara disait que pour faire la révolution, il faut une dose d’amour”, explique-t-il. “Il ne s’agit pas d’un geste politique, mais esthétique”. Et encore: “L’artiste doit retrouver sa place, un rôle dialectique de contre-pouvoir qui permet d’élever les consciences (…). Cet album (enregistré à Cuba, ndlr) est dédié à la révolution. Parce qu’on nous fait croire que cette idée est enterrée, alors qu’elle n’a jamais été autant d’actualité”. 

Mais le mieux est encore de l’écouter. Sur son site, toutes les dates de ses prochains concerts, en Europe et ailleurs…

Ecouter “Gracias a la vida”: http://www.dailymotion.com/video/xkbsoi_giovanni-mirabassi-gracias-a-la-vida-official-video_music#from=embed 

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