L’OISEAU DE FEU – Musique persane et poèmes mystiques d’Orient et d’Occident, Accords Croisés
Cet album est le fruit d’une résidence d’artistes à la Cité de la Musique, à Marseille. Le projet : une rencontre, en musique, entre les textes de la mystique musulmane et ceux de la mystique chrétienne. En français et en persan, de courts extraits de Roumi, Hafez, ou Hallaj, répondent à ceux de Saint Augustin, Saint François d’Assise, St Jean-de-la-Croix ou Maître Eckart. La rencontre est musicale aussi, par le choix des instruments et des musiciens : Hassan Tabar au santour, Bijan Chemirani aux percussions persanes (zarb et daf) et Jonathan Dunford à la viole de gambe, accompagnent les récitants Taghi Akhbari (en persan) et Gérard Kurdjian (en français).
Pourquoi ce titre, «L’oiseau de feu?» C’est que, dans les deux religions, le coeur atteint par la lumière divine est symbolisé par un oiseau (la colombe chez les chrétiens), seul animal à pouvoir voler dans le ciel, c’est-à-dire familier du Ciel… Et le livret, qui reproduit les extraits de textes choisis, permet de prendre la mesure de la similarité des mots et des images utilisés : ainsi quand Hafez écrit : «Nul mortel n’a pu te voir/Mille amoureux Te désirent pourtant…», Saint-Jean-de-la-Croix note : «Dans une nuit obscure/Par un désir d’amour tout embrasé…».
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Nous avons particulièrement aimé les illustrations musicales apportées par la viole de gambe, instrument au son grave comme le ‘oud, et qui épouse parfaitement l’univers oriental, de lenteur et de profondeur. Le livret cite le film «Tous les matins du monde» et sa B.O., signée Marin Marais et De Sainte-Colombe, qui ont magnifié cet instrument à l’âge baroque. Qui était l’époque de Louis XIV, lorsque l’empire ottoman était à son apogée. C’est-à-dire un âge où l’Orient, alors dans sa plein magnificence, dialoguait, d’égal à égal, avec l’Occident…