FRANCE: CHEIKH SIDI BEMOL, Paris Alger Bouzeguène, CSB Productions



Nous avons découvert Cheikh Sidi Bémol, artiste algérien qui vit en France depuis les années 80, en mars 2008, à l’occasion de la parution de son album  “Gourbi Rock”. Son dernier album, qui porte en sous-titre “Berbère Celtic Groove”, aurait pu s’intituler “Paris Alger Bouzeguène Paimpol”, car les rythmes celtiques y sont autant à l’honneur que ceux relevant des trois autres cultures ! (Bouzeguène est une petite ville en Kabylie, près de Tizi Ouzou).

Car Cheikh Sidi Bémol fait des mélanges de musiques depuis toujours, métissage qui correspond au métissage culturel que porte tout Algérien né dans les années 50 et grandi en Algérie. Dans une interview récente au quotidien El Watan, il s’en explique: “Le fil conducteur a été pour moi le rock des années 70, le foisonnement des groupes à cette époque, qui avait lieu dans le monde entier mais qu’on suivait de près ici (…) Il y avait aussi cette notion de liberté qui accompagnait cette musique. J’écoutais beaucoup Jethro Tull, les mélanges entre rock et musiques traditionnelles écossaises ou irlandaises ou même avec la musique classique. On regroupait tout ça sous le label pop music, mais c’était très éclectique (…) Dans le même album, on passait d’un style à l’autre”…

            Ce dernier album mixe donc non seulement des sonorités, des rythmes et des langues venues de l’Algérie et de l’Occident moderne et pop-rock symbolisé par Paris – et Cheikh Sidi Bémol chante en kabyle, en arabe algérien, en français et en anglais – mais aussi des rythmes celtiques, dont il est tombé amoureux dans son adolescence via le rock des années 70 nous a donc appris El Watan. Et aussi des rythmes ouest-africains et même du zouk, car les cultures – et donc les musiques – africaines et antillaises sont très présentes désormais à Paris, où est installé l’artiste depuis 20 ans. Flûtes et pipeaux des musiques irlandaises côtoient donc ici les rythmes circulaires des danses ivoiriennes et sénégalaises, une chanson démarrée sur un rythme gnawa finit par des violons dublinois, et le rock, revendication de liberté, épouse parfaitement la langue kabyle, langue d’une culture pour qui la chanson est un puissant mode d’expression politique… Le point commun à tout cela? Toutes ces musiques respirent non seulement la liberté, mais la fête: car Cheikh Sidi Bémol aime rire, comme son nom de scène plein d’humour l’indique. “Oussan”, “Timimoun”, “Boudjehlellou”, “Magali and Morgan”, sont donc des musiques à écouter autant qu’à danser! Si vous habitez en Algérie ou au Maroc, l’artiste sera au Rock Collection Event de Casablanca le 1er mai, et dans plusieurs villes du Maroc et d’Algérie dans les semaines qui viennent. Les dates de ses concerts sont sur son myspace.

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