ESPAGNE-FRANCE: PEDRO SOLER & GASPAR CLAUS, Violoncelle et guitare flamenca

PEDRO SOLER & GASPAR CLAUS, Barlande, InFiné 

Voilà un album magnifique, rencontre entre le père Pedro Soler, guitariste flamenco célèbre en France, et son fils Gaspar Claus, violoncelliste en rupture de ban par rapport à l’enseignement académique du conservatoire.

“J’avais toujours rêvé de remplacer le chant du flamenco par un instrument de musique”, confie Pedro Soler dans un documentaire réalisé sur cette rencontre, et diffusé par blogotheque.net . Gaspar, quant à lui, explique: “en fait, je ne connais pas grand’chose du flamenco. J’en entends depuis que je suis petit. C’est comme l’air qu’on respire et on ne sait pas de quoi il est fait”. Et de raconter un souvenir d’enfance, symbolique: pour le garder, son père l’avait couché… dans sa housse de guitare ! Enfant et adolescent, la musique n’est pas une passion pour lui, raconte-t-il: il abandonne le conservatoire après des années d’études du violoncelle, et ne touche plus à cet instrument pendant des années.

Oui, mais la musique pour Gaspar, “c’est comme l’air qu’on respire”: comme Obélix, il est tombé dedans quand il était petit… A son insu en somme, Gaspar est devenu musicien… Un jour, après des années pendant lesquelles son instrument était resté silencieux, Gaspar reprend son violoncelle. Et là, c’est une découverte: “j’ai découvert des sons qu’en 14 ans de conservatoire je n’avais jamais entendus” se souvient-il. Gaspar entreprend alors une re-découverte de cet instrument, de ses possibilités sonores, et va le trimbaler dans les pays les plus divers, du Mali à la Mongolie, et en accompagnement des musiciens les plus à l’opposé de la musique classique enseignée au conservatoire, comme ceux de la scène underground japonaise.

Le résultat? “Par des voies totalement différentes, nous accédons au même paysage musical”, résume le père. Lui, ayant passé sa vie à “s’exprimer à l’intérieur de cet héritage (andalou) de génération en génération”, donc à la recherche perpétuelle de son essence, pour y déployer sa liberté d’artiste; le fils, rejetant les limites imposées à l’instrument par l’enseignement académique, explorant la diversité des sons et des univers géographiques que le violoncelle peut épouser. Les deux se rejoignant dans la recherche de l’émotion musicale, du silence comme parole, de l’improvisation, de la musique qui est torrent impétueux ou eau sereine, cri ou méditation, dialogue ou monologue intérieur.

Un album somptueux.

Voir le film sur la rencontre musicale Pedro Soler/Gaspar Claus: http://www.dailymotion.com/video/x61o7g_94-0-gaspar-claus-et-pedro-soler_music 

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