EGYPTE : Natacha Atlas, Myriad Road

0-Natacha AtlasLa première grande chanteuse arabe de jazz est née ! Natacha Atlas, qui déploie ses ailes dans ce dernier album, «Myriad Road», et, sans abandonner l’Orient qui coule dans ses veines et l’a rendue célèbre, se love dans les sons et la liberté du jazz, pour chanter en anglais, en arabe, ou dans un mélange de deux langues, comme beaucoup d’Arabes lorsqu’ils s’expriment.

C’est l’Orient qui l’a rendue célèbre, à commencer par sa version «orientalisante» de «Mon amie la rose». Natacha, nous l’aimons depuis ses débuts, et l’avons suivie pas à pas, d’album en album, toujours très réussis . Car elle est une artiste authentique, la première grande voix féminine issue du monde arabe après la génération des Oum Kalthoum et Fayrouz.

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Dans cet album on sent Natacha Atlas heureuse, comme en paix avec elle-même : car, vivant depuis des décennies en Europe, elle est finalement, par la force des choses, tout autant européenne qu’orientale. Et si elle introduit quelques «Ya Layl» (Ô Nuit), figure traditionnelle du chant arabe, dans sa composition «Visions», ce morceau reste fondamentalement jazz et occidental : un peu comme on accrocherait une jolie broche orientale à une robe du soir…

Dans «Ya Tara» («Il s’est passé…») et «Nafs el Hikaya» («La même histoire», l’artiste chante en arabe, et dans ce dernier titre c’est même une classique introduction au ‘oud qui est proposée, mais la composition respire un air de liberté propre au jazz, grâce aux accompagnements musicaux, très contemporains.

Nul hasard si l’album est produit par Ibrahim Maalouf, trompettiste libanais installé en France, jazzman reconnu désormais. Dommage que le CD promotionnel distribué à la presse n’inclue pas la liste des excellents musiciens – de jazz – qui entourent Natacha : on vous les aurait volontiers fait connaître !

NATACHA ATLAS, Myriad Road, Decca