OSMAN MARTINS & QUATUOR MP 4, Vontade Saudade (Homerecords – Belgique)
Attention, fans de musique brésilienne, vous allez tomber fous amoureux de ce disque ! OSMA MARTINS, musicien brésilien jusqu’ici connu surtout comme accompagnateur de grands musiciens de jazz belges – car il vit en Belgique – signe ici un premier disque tout simplement MAGNIFIQUE !
C’est le grand retour de la bossa-nova, telle que nous l’aimons tous, telle qu’elle naquit dans les années 50, et qui semble survivre dans l’exil plus que dans sa terre natale même…
L’album se déguste de bout en bout, du plaisir tout simplement, de la douceur, juste la bonne dose de rythme pour vous donner de la joie, et, ô surprise, cachée parmi les autres, une chanson chantée en français, aux paroles délicieuses, signées Vera Zanello :
Tous les jours, la même chose,
Le bruit de la guerre orchestre ton coeur
Enlève ta couronne de peurs
Enfile ton rêve couleur de joie
Puissent les nuages éveiller ta lumière
Enfant de terre, de ciel et de soie
Ouvre tes ailes à l’horizon
Goûte tes jours au son de la vie
Rappelle-toi la joie d’être au monde
Rappelle-toi que la joie est souvent
Le choix de l’enfant qui vit en toi,
Murmures écarlates, pétales de sourires
Ciel de velours agite son mât,
Retient ses gouttes de vérité
Eclaire ton regarde de mille flammes
Puisse renaître ton espoir
Pourquoi a-t-on le sentiment de se trouver, d’emblée, devant des « classiques » de la chanson brésilienne, alors que le disque vient à peine de sortir? Pourquoi ces chansons sonnent-elles comme des évidences, comme si nous les connaissions par coeur, alors que nous les écoutons pour la première fois ? Sans doute est-ce dû à la maîtrise musicale réelle d’un musicien de génie. Car si nous, le grand public, ne connaissions pas Osman Martins, les professionnels, notamment en Belgique où il vit désormais, le connaissent depuis longtemps : il accompagne là-bas les plus grands noms du jazz.
Et l’on frémit de bonheur, car l’on a le sentiment de se trouver face à un diamant pur, un personnage de la stature de Brassens : immensément modeste, mais – et sans doute à cause de cela même – IMMENSÉMENT TALENTUEUX. Un trésor inexploré, et que l’on découvre. Et l’on remercie Didier Mélon, animateur de l’excellente émission de musiques du monde « Le monde est un village » à la radio La Première en Belgique, d’avoir initié à la fois la rencontre entre Osman Martins et le quatuor classique, MP4, qui l’accompagne, et ce disque, qui est le fruit de cette rencontre.
Au ciel de la musique brésilienne, une étoile est née. Et qui brillera longtemps. Et dans le monde entier.