ANWAR DRAGH, Khodi hawaki, Rotana
Nous vous avions présenté l’Irakien Anwar Dragh (qui a simplifié son nom, qui était Abudragh) en mai 2011, pour la parution de son précédent album, où il faisait la démonstration de ses talents de ‘oudiste (http://www.babelmed.net/muzzika/6655-muzzika-mai-2011.html ).
Le voici désormais signé chez Rotana, un peu l’équivalent de Sony ou Warner pour le monde arabe, c’est-à-dire un grand label, qui assure une diffusion internationale, dans toute la région. Certains appelleront ce disque chanson de variété, pour dénigrer un genre censé être peu noble. D’autres, dont je suis, l’appelleront chanson populaire : car ces chansons d’amour, sentimentales à l’excès, sont EXTREMEMENT populaires dans tout le monde arabe, du Maroc au Yémen, et nourrissent une bonne part des programmes télévisés et radiophoniques, c’est-à-dire de l’environnement sonore – et émotionnel – des hommes et des femmes de tous âges, du chauffeur de taxi aux gamines de lycée en passant par les cadres diplômés.
[youtube https://www.youtube.com/watch?v=4YDVzjxRRaY%20]
Et nous vient une question : comment le monde arabe, qui a INVENTÉ la chanson d’amour, et y excelle toujours à ce jour – puisque ce sont les Arabes qui ont inventé la poésie d’amour, passée en Europe grâce aux troubadours à l’époque de l’Espagne arabe – comment les Arabes donc, aussi SENTIMENTAUX, sont-ils devenus aussi guerriers et violents, en certains pays ?…
(Mais je me rends compte que la question vaut aussi pour :
– le Brésil, pays de la bossa et des chansons à la douceur veloutée, et où règne la criminalité et la violence des rues ;
– la France, où la course à l’argent a remplacé « L’hymne à l’amour » que chantait Piaf et qui faisait chavirer des « foules » entières ;
– et sans doute tous les pays de la planète, et, sans doute aussi, nous diraient les poètes grecs et latins, depuis l’Antiquité déjà… : snif !snif !…)