ESPAGNE-FRANCE-GRENOBLE : ANTONIO PLACER SEXTET, « Trovaores », feat. Antonio Campos

Alma Musiques, Distrib. L’Autre Distribution

Dès la première plage du disque, nous sommes plongés dans un climat envoûtant, partis en voyage : et quand des musiciens vous EMMÈNENT comme ça, dès les premières minutes : pas de toute, ce sont des magiciens, et le disque sera superbe ! 

Nous avions adoré son album précédent, « Mi pais se hunde », et vous l’avions avec enthousiasme fait savoir :https://www.babelmed.net/article/3601-muzzika-octobre-2015/ . Le poète-musicien galicien Antonio Placer nous revient ici avec un opus  tout aussi remarquable, chantant en espagnol ou en français (car il vit à Grenoble depuis quelques décennies, ayant été nommé en 2015 à la direction du Centre International des Musiques Nomades de cette ville, ou Théâtre Sainte-Marie d’en Bas. 

Ecouter : youtu.be/mWPnW8AXNlk

Toute l’Espagne, et ses siècles de oésie, continuent de vivre dans le coeur de l’exilé, et les paroles de ses chants le disent bien, avec la récurrence de mots tels que « corazon », flor, « cantar », « balcon », « sol », « rosas »… mots d’aujourd’hui comme d’hier… 

Le chant expressif d’Antonio Campos – en espagnol – ce « cante jondo » andalou, chant profond, qui est à la fois chant et théâtre, chant et tragédie car le ton y est le plus souvent passionné et presque douloureux – enracine encore davantage les compositions de notre Galicien dans sa terre natale hispanique. 

Une flûte très peu andalouse, et même un peu free jazz, accompagne parfois la voix avec bonheur, plus loin c’est un solo de guitares qui s’offre à nous pour quelques minutes, le violoncelle aussi peu gitan ou andalou que la flûte traversière vient également avec bonheur mêler sa gravité et sa mélancolie à ces chants de douleur et d’exil…

Au total un album magnifique, que nous avons hâte d’entendre en live ! 

https://www.antonioplacer.com

https://www.sainte-marie-d-en-bas.fr

Nadia Khouri-Dagher