GÉORGIE-ARMÉNIE : LES CHANTS DE MZE SHINA & LES DANSES DE L’ENSEMBLE ARARAT

LE NOUVEL AN RUSSE,

CHANTS DE GÉORGIE ET DANSES D’ARMÉNIE

Pour fêter le Nouvel An Russe, une soirée était organisée le 12 janvier dernier au Pan Piper, qui réunissait chants de Géorgie et danses d’Arménie. Cette fête était organisée conjointement par Altan Art, société de production d’artistes du Grand Est dirigée par la franco-sibérienne Tatiana Lambolez,  et par le Cercle Kondratieff, qui vise à mieux faire connaître les réalités et opportunités économiques des pays de l’ex-URSS.

Le groupe Mze Shina (qui signifie « soleil intérieur » en géorgien), qui vient de sortir un 4ème album (Odoïa, Buda Musique) nous a offert un florilège de divers types de chants traditionnels de la Géorgie, chantés ici par un trio dont nous étions convaincue que l’une au moins, voire deux des trois voix, était géorgienne, avant de découvrir que Denise est Péruvienne, Greg Américain, et Nicolas Marseillais ! Notons que Deniz et Greg s’accompagnent aux luths Tchongouri (4 cordes) et Pandouri (3 cordes) tout en chantant.

Denise et Greg, couple à la scène comme à la ville, sont tombés amoureux des musiques de Géorgie, et forment le noyau dur du groupe qui peut s’élever à quatre, avec Ronan, qui est Breton ! Deniz, qui a grandi avec une mère qui écoutait beaucoup de musique, de tous styles, a eu un coup de foudre pour ces chants lors d’un voyage en Géorgie, il y a plus de vingt ans. Elle a donc patiemment appris, se formant sur place auprès de chanteurs confirmés, dans les villages, au cours de séjours répétés. 

« C’est une tradition toujours vivante en Géorgie, c’est ça qui est magnifique », nous expliquait-elle à l’issue du concert. « Dans tous les mariages, toutes les fêtes de famille, on chante ! Dans les fêtes de villages et les banquets, tout le monde est assis à table, et on chante pendant tout le repas, qui peut durer 7 heures ! ».

Voilà sans doute pourquoi l’UNESCO a inscrit ces chants de Géorgie dans la liste du Patrimoine Immatériel de l’Humanité, qui n’inclut que des traditions encore vivantes, qu’elles soient musicales ou autres. Et la transmission de cette tradition reste orale, comme elle l’a toujours été : notre trio chante donc, dans une langue qui leur est étrangère, pendant près d’une heure, sans l’aide de partitions ou même d’un cahier de paroles : belle performance ! Surtout lorsque Deniz nous explique qu’ils ont chanté dans différentes langues parlées dans le pays : en géorgien, mais aussi en minagrélien, svan, et autres dialectes régionaux…

Après les chansons, place à la danse ! La troupe Ararat, basée à Issy-les-Moulineaux, commune aux portes de Paris qui abrite une importante communauté arménienne, n’est pas une troupe professionnelle, mais une école de danses arméniennes, pour petits et grands, dans cette commune devenue franco-arménienne.

L’école existe depuis 15 ans, nous expliquait son fondateur, Arman Gostanian, ancien danseur, et aujourd’hui… père de jeunes danseurs ! L’école compte 180 danseurs, âgés de 5 à 30 ans, qui sont tous de familles arméniennes. Selon ses estimations, 25.000 Arméniens ou Français d’origine arménienne seraient répartis entre Issy, Clamart, Châtillon et Meudon, au Sud-Est de Paris. Et cette communauté maintient vivantes ses traditions – langue, cuisine (comme en témoignait un buffet arménien offert à l’issue du spectacle)… et danses !

Traditions vivantes du monde, reprises par des descendants d’émigrés ou par des artistes de toutes autres cultures : la mondialisation a cela de bon qu’elle permet d’entendre à Paris des chants de Géorgie, pas nécessairement chantés par des Géorgiens, et de voir des danses arméniennes, interprétées par des jeunes danseurs et danseuses qui parlent arménien, mais qui pour certains n’ont sans doute jamais mis les pieds dans le pays de leurs ancêtres…

Amis qui pensez que la mondialisation gomme les cultures, nous pensons tout le contraire : la tradition vaincra ! La tradition vivra !

https://www.pan-piper.com

http://altan-art.com