TIGRAN HAMASYAN & Yerevan State Chamber Choir, Luis y Luso, ECM
En cette année de commémoration du centenaire du génocide arménien, le pianiste arménien Tigran Hamasyan, désormais installé aux Etats-Unis, a choisi de rendre hommage aux millions d’hommes, de femmes et d’enfants assassinés ou exilés, par la musique. Et par celle qui n’appartient qu’au seul peuple arménien : la musique liturgique des rites de l’église chrétienne d’Arménie.
Avec le Choeur de chambre de Yerevan, l’ensemble vocal le plus célèbre du pays, il réinterprète ici les chants religieux de ce peuple – appelés «sharakans» – dont certains remontent au V° siècle…
Musique de recueillement, musique profonde, ce disque, empreint de gravité et de mélancolie, se veut néanmoins un disque d’espoir. D’abord par son titre : car «Luys i Luso» signifie «Lumière de la lumière». Mais surtout parce que certains de ces chants, qui sont des prières, s’élevant dans le ciel, sont, MUSICALEMENT, par leur beauté même, leur harmonie, le bonheur qu’ils procurent à l’écoute, porteurs d’espoir, comme peuvent l’être certaines cantates de Bach.
Et l’on imagine, à écouter ces chants religieux, combien de prières ont dû éclore, dans des églises d’Arménie, dans des maisons dévastées, et dans l’exil ensuite, par des millions d’Arméniens et d’Arméniennes de tous âges. Et jusqu’à ce jour, dans la diaspora, restée très attachée à sa religion, parmi les descendants de ce terrible génocide, qui n’oublient pas…