CHRISTINA ROSMINI, Lalita, Distrib. L’autre distribution
Nous avions salué, à sa sortie en 2009, le premier album, « Sous l’oranger » (Harmonia Mundi), de la Marseillaise Christina Rosmini, talentueuse auteur-compositeur-inteprète, qui nous offrait un joli bouquet de chansons poétiques, douces ou humoristiques, et parfois les trois à la fois, fleurant bon la fleur d’oranger, les effluves marines de Méditerranée, et le vent du large…
L’artiste nous revient, fidèle à elle-même, avec des compositions tout aussi délicieuses, inspirées comme toujours par toutes les musiques et tous les univers qu’elle aime et qui la constituent, car la belle a des racines familiales espagnoles, italiennes et corses, car son âme gitane aime l’Inde passionnément, et que la langue et la culture arabe sont toutes proches de celles du Sud de la France…
Christina est ici magnifiquement accompagnée, par son « guitariste-mari » Bruno Caviglia ainsi que par Manuel Delgado, aux très hispaniques guitares ; par Xavier Sanchez aux percussions ; et par de nombreux amis musiciens : Sebastien Debard (accordéon), Levon Minassian (doudouk arménien), Tchoune Tchanelas (chants et palmas), pour ne citer qu’eux.
« Ramatu’Allah » est ainsi un hommage à la ville de Ramatuelle, qui tient son nom de celui que les Arabes lui avaient donnée, quand ils étaient installés en Provence : « Rahmatou Allah », c’est-à-dire lieu béni par Dieu, tant la beauté du site les avaient conquis ! Ramatuelle où repose désormais la mère de l’artiste, dont la fille a hérité les dons pour la chanson et pour la poésie…
« Marseille, Marinera » est un chant d’amour à la ville natale de Christina, ville que l’on aime et qu’il faut quitter parfois pour conquérir le monde, comme l’a fait l’artiste, partie un temps à Paris, et revenue au port… mais qui repart souvent, car ses concerts la mènent un peu partout dans le monde…
La chanson « José l’Oriental » est un hommage à l’un de ces vieux chanteurs algériens de « chaâbi » qui vivent en France depuis des dizaines d’années ; « Passage du Génie » s’inscrit dans le droit fil des chansons coquines françaises, tradition hexagonale oubliée en cette ère où la vulgarité a remplacé les grivoiseries – la chanson est une succession de jeux de mots très drôles et jamais vulgaires ; « Jaleo de mi Espana » rappelle les jours sombres de la Guerre d’Espagne, qui amenèrent la famille maternelle de l’artiste en France ; enfin, « Dans les bras d’Amma », qui ouvre l’album, est un hommage à Amma, personnalité qui tient un ashram en Inde et offre aux visiteurs des messages d’amour et d’affection…
Mais Christina Rosmini est avant tout une femme de scène, qui conçoit des spectacles complets, et qu’il faut donc aller voir en live – et programmer en festival ! En effet, l’été et les nuits de plein air se prêteront à merveille à ses spectacles, qui chantent la Méditerranée, les voyages, et la liberté !